Project description
En 2017, le Dr Raphaël Enaud finit son internat de DES de Pédiatrie avec une surspécialisation en hépatologie, gastro-entérologie et nutrition pédiatriques, au CHU de Bordeaux. Le Dr Raphaël Enaud considère que le microbiote intestinal, dont l’installation s’effectue durant les premières années de vie, confère au pédiatre rôle particulier.
Il s’intéresse au sujet depuis son Master 2 de Microbiologie et d’Immunologie, au cours duquel il mené un projet de recherche sur « l’impact de l’antibiothérapie intraveineuse sur le microbiote intestinal chez l’enfant atteint de mucoviscidose » qui a révélé une surreprésentation en Streptococcus chez les patients présentant une inflammation intestinale dans le cadre de leur mucoviscidose.
Le microbiote intestinal est aujourd’hui considéré comme un organe à part entière. Une perturbation de son équilibre – appelée dysbiose – est impliquée dans la physiopathologie de certaines maladies, et notamment dans l’évolution de la mucoviscidose, première maladie génétique pédiatrique. Parmi les organes atteints dans cette maladie, l’intestin est le siège d’une inflammation intestinale chronique de bas grade et de perturbations du microbiote. L’étude de la flore intestinale dans la mucoviscidose met en évidence une dysbiose caractérisée notamment par une diminution de la diversité et une augmentation de l’abondance bactérienne. La physiologie et les conséquences de cette inflammation digestive sont encore mal comprise et la corrélation avec la composition du microbiote intestinal est à l’heure actuelle très peu étudiée. Nous avons montré dans une étude pilote chez 21 patients qu’une inflammation intestinale était présente chez 71% d’entre eux et qu’elle semblait être corrélée à une surreprésentation de Streptococcus (ratio = 2,50, p-value = 0,042) chez les patients ayant une calprotectine fécale supérieure à 250 µg/g.
L’objectif principal de ce travail est d’étudier l’abondance du genre Streptococcus en fonction de l’inflammation intestinale chez l’enfant atteint de mucoviscidose. Nous faisons l’hypothèse qu’il y a une surreprésentation du genre Streptococcus chez les patients avec une inflammation intestinale sévère, confirmant ainsi les résultats de notre étude pilote.
Si ces résultats se confirment, renforçant alors le lien entre la dysbiose et l’inflammation intestinale chez les patients atteints de mucoviscidose, nous pourrons envisager une étude interventionnelle évaluant l’efficacité des probiotiques et/ou des antibiotiques dans la prise en charge de l’inflammation intestinale. Même si cette inflammation est le plus souvent asymptomatique, les arguments pour la traiter sont d’améliorer le pronostic nutritionnel, voire de diminuer le risque de cirrhose hépatique qui semble être corrélé à l’inflammation intestinale et, enfin, de diminuer le risque de survenue de cancer colorectal dont la prévalence est plus importante chez les patients atteints de mucoviscidose.
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